My Darling Clementine

Dernier film vu, hier soir, My Darling Clementine (La Poursuite Infernale, en français dans le texte), western de 1946, réalisé par un John Ford en grande forme. Une chose avant de commencer: je ne pige pas trop pourquoi ils ont traduit le titre de la sorte, car de poursuite, il n'y en a guère...

L'histoire contée est celle de Wyatt Earp, figure emblématique de l'ouest américain, au même titre que Jesse James et consorts, éleveur de bétail qui s'improvise shériff de la funeste ville de Tombstone suite au meurtre de l'un de ses frères, abattu par X. Sur place, il se lie rapidement d'amitié avec la terreur locale, Doc Holiday, ancien docteur devenu alcoolique et tuberculeux, dont le coeur est tiraillé entre une chanteuse de cabaret haute en couleur (Chihuahua!!!), et son ancien amour (Clementine), revenue pour tenter de le reconquérir... Et si elle n'a aucune chance de renouer avec Holiday, Earp n'est, lui, pas insensible aux charmes de la belle institutrice... Après quelques frictions entre les nouveaux amis, et une fois évacué le doute de la culpabilité de Holiday dans l'histoire de la mort de son frère, les deux comparses décident de se débarasser de la fraterie Clanton, véritables responsables des malheurs de notre héros. Rendez-vous est alors pris à OK Corral...

J'ai eu pas mal de difficulté à entrer dans le film: la mise en place des personnages est assez sommaire et bien trop rapide, ce qui fait que quand le frère se fait tuer, on s'en fout un peu, alors que c'est une des charnières du film, et Henry Fonda est vite lassant et finalement assez peu attachant (c'est l'archétype du bon cow-boy, avec, il est vrai quelques zones obscures, ses motivations pour devenir shériff étant presque purement revanchardes). Là où j'ai su que j'allais aimer, c'est quand j'ai vu Doc Holiday, personnage vachement ambigu (au début, je pensais que c'était LE mauvais ), charismatique en diable, au look mal rasé, l'air aviné, et dans lequel on devine plein de failles. Et c'est finalement via ce personnage que sont développés les thèmes les plus intéressants:de sa tentative de rédemption à son hésitation amoureuse...

Alors certes, cela ne renouvelle pas le genre, mais c'est techniquement irréprochable (certains extérieurs sont à couper le souffle), et c'est suffsamment original que pour mériter d'être vu...