Il était une fois (Enchanted)
Bon, je ne sais pas trop où le mettre celui-ci... Ce n’est ni un nanar total, ni, loin de là, un chef-d’œuvre. A part si vous étiez sur Mars lors de la période des fêtes de fin d’année en 2007, vous savez tous de quoi il s’agit. Enfin, bon, pour ceux qui reviennent de leur voyage spatial, je vais résumer.
Amoureuse d’Edward, prince du royaume féerique d’Andalasia, la jeune Gisèle
, jalousée par sa future belle-mère (et donc reine du royaume) qui voit en elle une menace pour son trône, est précipitée par cette dernière dans un puits magique qui la propulse en plein cœur d’un New-York live dans lequel elle n’a, trivialement, aucun repère. Elle va alors croiser la route de Robert, avocat spécialisé dans les divorces, que sa femme a abandonné avec leur fille, et qui est sur le point de se remarier. Lancés à sa poursuite, le prince Edward et le traître Nathaniel vont à leur tour faire irruption dans ce monde bien éloigné du conte de fée qui leur fait office de réalité...
Pour moi, il y a UN modèle qui s’est imposé directement (à mon avis il y a des exemples plus anciens, mais je fais avec ma culture...), c’est Last Action Hero (plus précisément, sa seconde partie) où Schwarzenegger, venant de son univers de film d’action, pénétrait le monde réel et se retrouvait confronté à un monde qui lui échappait. Mais là où les créateurs de LAH se montraient malins en faisant de Schwarzy un homme à peu près comme tout le monde (dans le monde « réel », il s’entend...), Kevin Lima (réal de ce Il était une fois) échoue selon moi, la princesse possédant toujours (et c’est profondément idiot) certains pouvoirs magiques. Notamment celui de communiquer avec les animaux en chantant. Alors certes, au lieu de rameuter des petits faons et des jolis petits lapins, ce sont des rats, des pigeons et des cafards qui rappliquent. Mais j’aurais de loin préféré la voir chanter en vain... Je n’aime pas du tout cette sorte de faux second degré à la Shrek, car la carte du second degré n’est pas jouée jusqu’au bout, et le film est finalement d’un conventionnel achevé et d’un réactionnaire assez affligeant, rendant le film un peu bâtard, et en fin de compte, antipathique.
Une scène m’a vraiment fait me sentir mal pour le réalisateur (si, si), c’est un passage super chorégraphié en plein Central Park, et qui est un brassage de pleins de genres (vieux Musical, Rap, etc...), et dont on sent qu’il est fier, alors que c’est long à crever, éclairé comme une publicité, et que ça a l’air cheap à mourir. Vraiment moche...
On ne peut pas non plus dire que le scénario fasse vraiment dans l’original. Même moi qui ne suis pas toujours d’une subtilité à toute épreuve
, j’avais absolument tout deviné après le premier quart du film. C’est dire si c’est prévisible.
Autre gros point négatif, la présence au casting de Patrick Dempsey (le type de Grey’s anatomy), qui est d’une fadeur absolue et d’une inexpressivité à faire pâlir Orlando Bloom.
Enfin il y a quand même quelques trucs à sauver. Déjà, le fait d’appeler sa princesse Gisèle est un super bien trouvé (pourquoi pas Chantal, tant qu’on est dans les prénoms de secrétaires...
). Ensuite, l’actrice principale (la jolie Amy Adams, inconnue au bataillon) est bien castée, puisqu’elle a l’air un peu neuneu, et que cela colle pas mal avec le ton de son personnage. Le film comporte aussi son lot de scènes plus ou moins drôles. A noter que la partie animation du début est assez chouette, et pas trop moche (c’est bien mieux que les Disney actuels...
), et que le film fait plein de références aux vieux classiques disneyens de manière suffisamment révérencieuses que pour être sympathiques.
Donc voilà, en gros, on ne peut pas dire qu’on s’ennuie spécialement, mais le tout est trop balisé que pour être vraiment prenant...